Auto-stop en partant de Kerman pour rejoindre le désert. L'idée semble mauvaise mais au bout de deux minutes une voiture s'arrête et le conducteur nous fait signe de monter. On lui dit qu'on a pas d'argent : "Pul nadarim ! Pul nadarim ! ", et on insiste pour être bien clairs. Il fait ok, on monte. Là on tombe sur deux hommes plutôt roots, à l'image de leur voiture. En fermant les yeux le son et les vibrations donnent l'impression d'être dans un caddie, avec une roue desaxée. Ils ont pas l'air très commode, et on doit aller dans le désert avec eux. On se dit que finir avec ces mecs dans un trou perdu, ça peut être drôle, mais ça peut aussi l'être beaucoup moins... je dis à Martin de viser les yeux. Bref au bout d'un moment l'un d'eux se retourne, se penche vers Martin, et ramasse son passeport et son portefeuille. Sa poche ventrale avec les papiers et l'argent s'est retournée quand on est monté (avec nos énormes sacs sur les genoux on a dû bien forcer pour se tasser tous les deux à l'arrière). Là c'est le malaise, je pense que les 4 passagers on repensé au "pul nadarim" (on n'a pas d'argent) du début. Du coup je tente un "nan mi dirim, mi khahid ?" (On a du pain, vous en voulez ?), mais ils ne veulent pas de pain... Mais finalement on en vient à parler de zizou, puis de la remontada du barça, et ça détend l'ambiance. Les mecs nous déposent devant le meilleur office de tourisme de l'est iranien, et s'en vont sans rien demander.